Robert Lerivrain

Zoom sur un artiste qui exposera au Marché d’Art de La Perrière les 15 et 16 mai prochain. En ce milieu d’après-midi, découvrons Robert Lerivrain.
Visages et masques.
Le visage est le lieu fondamental de notre identité, il est le lieu où s’opère la rencontre avec l’autre, c’est par lui que nous nous reconnaissons. Nous ne sommes que par rapport à l’autre, et par rapport à l’autre nous ne sommes que ce que nous paraissons. Le visage est exposé, menacé, il se cherche, se donne tout en se dissimulant. Jamais le visage n’est à découvert, pas de transparence.
Le visage serait par excellence le lieu de la simulation, du théâtre, la surface d’inscription de traits, marques et indices, taches, couleurs et fards qui, dans un certain ordre, composent la fiction de l’être, de ce que le sujet n’est pas.
A partir de la culture grecque qui a inventé le théâtre et qui part du nom de l’acteur, hypocritès (celui qui donne la réplique), a fabriqué la notion d’hypocrisie, c’est le visage qui est pensé, depuis l’époque chrétienne, comme un masque, comme une enveloppe de chaire recouvrant les pensées et les sentiments de chacun, enfermant dans le secret de l’intériorité la conscience intime de l’individu. Le visage serait le moyen le plus détourné de la connaissance de l’autre puisqu’il dresserait sur sa surface, la scène, il construirait en ce lieu découvert de l’homme le théâtre d’une comédie d’apparence ou de fiction.
Il existe un mystère du masque, en ce qui concerne les motifs qui partout ont pu pousser l’homme à se couvrir la face d’un visage postiche.
Les masques peuvent être d’une grande diversité. Ils peuvent ouvrir la porte à la hardiesse, à l’audace, à la dissimulation, à la métamorphose, à l’épouvante, à l’extase, et à la possession, ils peuvent également être instruments d’intimidation et de pouvoir. Ils permettent les mots et les gestes défendus et ils peuvent introduire une excitation fiévreuse et survoltée, équivoque et brutale.
« L’homme est moins lui-même quand il est sincère, donnez-lui un masque et il vous dira la vérité.» (Oscar Wilde)
Dans les sociétés contemporaines où la communication joue un rôle prépondérant, les activités individuelles et profanes se développent. Le comportement de l’homme qui se surveille constamment pour jouer et composer « son personnage », semble se substituer aux masques rituels des temps passés.
La vie serait donc faite d’une succession de masques que l’on adopte les uns après les autres ?
Chaque matin, dans l’intimité, nous subissons « l’épreuve du miroir ». Instant de « vérité », de confrontation, de questionnement sur notre image. Que reflète ce miroir ? Des fragments de soi-même, la vérité, la sincérité, le contenu du cœur et de la conscience ou bien plus simplement notre propre histoire? A partir de cet instant nous allons « construire » une certaine image de soi-même.
R.Lerivrain
21 mars 2016

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